Le tableau suivant montre que les primes énergétiques couvrent – en moyenne – 16% de la facture annuelle (électricité plus gaz) d’un consommateur standard au tarif moyen d’octobre 2022.
Deux précisions pour bien interpréter ces pourcentages :
- les pourcentages sont, pour les ménages standards considérés, recourant à un nouveau contrat, des moyennes ;
- il s’agit d’un impact « instantané » (= sur base des prix du mois considéré).
Toutes autres choses égales par ailleurs, la prime énergétique représente forcément une part plus importante de la facture pour des consommateurs plus modestes, comme le montre le tableau suivant.
La part de la facture finale d’un consommateur donné qui sera couverte par ces primes dépendra bien évidemment d’une situation à l’autre, suivant le contrat choisi et son mécanisme d’indexation. De même, la période à laquelle on impute l’aide est discutable.
Si, à titre d’illustration, on globalise les années 2022 et 2023 et que l’on fait l’hypothèse qu’il n’y aura plus d’autres aides que celles qui ont été décidées à ce jour, l’aide totale devrait être, pour un consommateur standard, de l’ordre de 10% des factures, pour l’électricité comme pour le gaz, et de l’ordre de 20% pour un petit consommateur, les pourcentages exacts dépendant bien sûr de l’évolution des prix d’ici fin 2023.
Rappelons qu’environ 21% des consommateurs d’électricité comme de gaz ne bénéficient ni du tarif social ni de ces primes énergétiques (parce qu’ils ont conclu un contrat fixe avant le 1er octobre 2021).Malgré les mesures prises, l’écart entre le tarif commercial et le tarif social reste important.
Si on tient compte de l’ensemble des mesures prises, se chauffer au mazout reste plus intéressant que se chauffer au gaz pour un consommateur « normal », tandis que pour un consommateur social le gaz est toujours plus intéressant ; pourquoi ne veut-on manifestement pas mettre fin à cette discrimination en défaveur des ménages précaires ?On rappellera encore qu’il y a des différences de tarifs non négligeables entre régions. Par exemple, le tarif commercial moyen est en Wallonie est de 4,8% plus élevé qu’en Flandre pour l’électricité et de 5,9 % pour le gaz.
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Philippe Defeyt