La publication des statistiques de l’ONEM d’octobre 2014, en annonçant une baisse à un an d’écart des chômeurs indemnisés de moins de 25 ans, donnerait à penser que la situation sur le marché du travail des jeunes n’est pas si mauvaise que le laisseraient penser les difficultés de nombreux jeunes – même (bien) formés – à trouver un emploi.
Une fois de plus il n’en est rien ! La dernière étude de l’Institut pour un Développement Durable montre cela à partir de quelques données essentielles pour comprendre ce qui se passe.
1. L’emploi des jeunes de moins de 25 ans est en régression
C’est certainement vrai pour l’emploi tel que mesuré par l’Enquête sur les forces de travail (EFT), qui n’a jamais été aussi bas depuis 2008. L’emploi des jeunes reculé d’environ 50.000 unités entre 2008 et 2014 !
Cette évolution est largement confirmée par l’évolution de l’emploi des jeunes salariés telle que donnée par l’ONSS (il s’agit ici des statistiques avancées de l’emploi).
2. Le nombre de demandeurs d’emploi recule en 2014
Le nombre de jeunes chômeurs indemnisés a effectivement tendance à reculer en 2014.
Deux autres sources d’informations – l’Enquête sur les forces de travail et Belgostat – indiquent un profil d’évolution du chômage semblable mais
- à un niveau supérieur (surtout depuis 2012)
- avec une baisse en fin de période moins marquée.
Il y a donc un écart grandissant entre les données de l’ONEM, qui ne portent que sur les chômeurs indemnisés, et les données de Belgostat (définition du Bureau fédéral du Plan) qui portent sur les demandeurs d’emploi inoccupés. Autrement dit, les jeunes chômeurs indemnisés représentent une part décroissante du nombre total des jeunes demandeurs d’emploi inoccupés. L’écart croissant s’explique essentiellement par l’évolution de la législation du chômage.
3. Une population active en recul tendanciel
La population des actifs (les jeunes présents sur le marché du travail comme travailleur ou chômeur) montre une tendance régulière à la baisse, accentuée au cours des derniers trimestres. Pour l’essentiel cette évolution est attribuable à l’augmentation du nombre de jeunes dans l’enseignement supérieur et qui ne se présentent donc pas sur le marché du travail (hormis les jobs étudiants).
Il est peu probable que la situation se redresse rapidement en ce qui concerne l’emploi des jeunes. Mais l’augmentation du nombre de jeunes aux études devrait continuer à influencer favorablement l’évolution du chômage.
On verra aussi dans quelques semaines ce qu’il adviendra des jeunes qui perdront leur allocation d’insertion. Resteront-ils ou pas (formellement) dans la population active ?
Les graphiques de la note jointe sont très éloquents sur les tendances récentes du marché du travail des moins de 25 ans.