Les économies européennes seraient en train d’émerger de la crise née en septembre 2008.
Il est trop tôt pour mesurer l’ampleur et les conséquences de la reprise qui semble se dessiner sur base d’une série d’indicateurs et moins encore pour deviner la durée de celle-ci.
Mais le moment est bien choisi pour mesurer, avec maintenant un recul de 5 ans, quelques évolutions socioéconomiques observées pendant la période 2008-2013.
La dernière étude de l’Institut pour un Développement Durable a retenu pour ce faire 5 indicateurs ou groupes d’indicateurs :
- Le pouvoir d’achat par tête.
- L’évolution de l’emploi salarié hors titres-services.
- Le nombre de Demandeurs d’Emploi Inoccupés.
- Le nombre de bénéficiaires du Droit à l’Intégration Sociale.
- L’activité dans la construction (logements neufs).
Plus de détails et les graphiques se trouvent dans la note jointe.
Voici néanmoins l’essentiel des observations :
- Le pouvoir d’achat par habitant est, en 2013, “revenu†au niveau de 2000 ! La “crise†a raboté le pouvoir d’achat par tête d’environ 5% depuis 2009, année où a été enregistré son niveau maximum.
- En matière d’emploi deux constats essentiels :
- l’emploi salarié total – hors titres-services – est, en 2013, “revenu†à son niveau de 2008
- l’emploi privé et l’emploi public sont en légère baisse par rapport à 2011.
- Après avoir atteint un creux en 2008, le nombre de demandeurs d’emploi inoccupés (DEI) est reparti à la hausse pour dépasser les 580.000 en moyenne annuelle en 2013 sans cependant atteindre le maximum observé en 2005 (pratiquement 600.000 DEI).
- Bon an, mal an, le nombre moyen de personnes bénificiant du Droit à l’Intégration Sociale (DIS) a tendance à augmenter. En 2013 ce nombre était de 108.300. Rappelons que les jeunes représentent environ 30% du nombre total de bénéficiaires du DIS, soit environ 32.000 jeunes en 2013.
- On sait qu’il y a une crise du logement et qu’une des manières de la résoudre c’est de construire des logements nouveaux. De ce point de vue la période de crise n’a pas été très favorable. Au total le nombre moyen de permis de construire accordés de 2009 à 2013 (environ 47.000) est de 6% inférieur au nombre moyen observé avant la crise (environ 50.000) et nettement moindre que les demandes observées au mileu de la décennie passée.
Pour ce qui est des évolutions des années à venir on peut penser que seul l’emploi salarié privé pourrait croître si reprise il y a mais sans plus pouvoir compter (beaucoup en tout cas) sur le secteur des titres-services et dans des proportions insuffisantes pour voir diminuer (significativement) le nombre de demandeurs d’emploi inoccupés.
On observe la même allure générale de la courbe des jeunes demandeurs d’emploi inoccupés. Le nombre de 118.000 jeunes DEI en 2013 est en-deçà , et c’est tant mieux, du maximum atteint en 2004 : 137.000. Mais le recul du nombre d’emplois occupés par des moins de 25 ans fait passer le taux de chômage des jeunes de 22% en 2008 à 27% en 2013.
La surprise vient de l’évolution du nombre de DEI de 50 ans et plus, qui a augmenté de 25.000 depuis 2008 et de 101.000 (!) depuis 2000. Il y a depuis 2009 plus de DEI de 50 ans et plus que des DEI de moins de 25 ans.
Sauf croissance très soutenue, il faudra de très nombreuses années pour redescendre au niveau du nombre de DEI observé en 2008.
Bref, il y a des « retards » à « rattraper ». La reprise de l’activité économique sans politiques volontaristes n’y suffira pas.
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