A l’orée d’une année difficile

Les toutes récentes Perspectives du Bureau du Plan viennent de confirmer que l’année 2012 sera une année difficile sur le plan socioéconomique.

En ce début d’année, la dernière publication de l’Institut pour un Développement Durable fait le point sur sur l’évolution tendancielle de quatre indicateurs cruciaux sur le plan social, à savoir :
– les revenus et le pouvoir d’achat,
– les prix,
– le chômage,
– le marché du travail des jeunes.

Le lecteur intéressé trouvera graphiques et commentaires dans la note jointe.

Permettez-moi ici de mettre en avant les principaux enseignements:

1. Le pouvoir d’achat moyen a atteint un maximum historique en 2009 et est en recul depuis lors. En 2012 le pouvoir d’achat par tête sera de 3% inférieur à ce qu’il était en 2009.

2. Malgré les hausses hors-index dont elles ont bénéficié (c’est ce qu’on appelle la liaison au bien-être), le pouvoir d’achat des allocations minimales stagne depuis 10 ans.

3. La raison principale de cette stagnation du pouvoir d’achat des allocations minimales est à trouver dans l’évolution plus rapide des prix pour les ménages concernés. En effet, entre 2000 et 2012, les prix des loyers, de l’alimentation et de l’énergie (chauffage et éclairage) ont augmenté plus vite que l’indice global. Or ces produits et services représentent jusqu’à 80% (voire plus parfois) du budget des ménages à petits revenus.

4. Au total, entre 2000 et 2012, le coût de la vie a augmenté de 31% pour le consommateur moyen mais de 45% pour les ménages à petits revenus qui sont locataires.

5. Pour la population active salarié, le taux de chômage devrait en 2012 s’élever à un peu moins de 13%. Le taux de sous-emploi devrait lui être de 19%.

NB : Le taux de sous-emploi tient compte, en plus des demandeurs d’emploi inoccupés, des travailleurs à temps partiel involontaires et du chômage temporaire ; il se mesure en volumes d’heures.

6. L’évolution du taux de chômage et de sous-emploi au cours depuis 2000 a été considérablement « flattée » par la « sortie » de nombreuses personnes de la population active, en particulier entre 2005 et 2010.

Les catégories concernées sont :
– les étudiants de plein exercice
– les chômeurs complets en formation professionnelle
– les invalides
– les prépensions conventionnelles à temps plein
– les chômeurs âgés non demandeurs d’emploi
– et les personnes en interruption complète de carrière.

Au total, en 2012, ces 6 catégories représentent un peu plus de 1 million de personnes – en augmentation de 164.000 unités entre 2000 et 2012. Le total des personnes « sorties » devrait représenter 15% de la population des 18-64 ans en 2012.

7. En ce qui concerne le marché du travail des jeunes, trois conclusions ressortent des données disponibles :
– le taux de chômage en 2011 est supérieur à celui enregistré avant la récession de 2009-2010
– la baisse tendancielle – au demeurant très modeste – du taux de chômage des jeunes entre 2005 et 2011 est attribuable à la baisse de la population active, plus rapide que celle de l’emploi
– la proportion d’emplois jeunes soutenus par la sécurité sociale a considérablement augmenté sur la période considérée ; en effet, l’emploi activé a représenté en 2011 environ 8% de l’emploi salarié contre 1,2% en 2005.

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