De récentes mises à jour statistiques permettent de décrire l’évolution de l’emploi jusqu’au début 2011. La dernière publication de L’Institut pour un Développement Durable a pour objet d’exploiter ces données pour décrire quelques tendances en matière d’emploi entre le début 2005 et le début 2011. Globalement, l’emploi a augmenté — pendant la période considérée — de 270.000 unités, soit une hausse de 6,3%, passant de 4.310.000 à 4.580.000 unités. L’emploi a repris sa progression dès la fin de 2009, après le recul consécutif à la crise de 2008-2009.
Un tiers environ des 270.000 emplois supplémentaires, soit +/- 90.000 emplois (e), est expliqué par la croissance de l’emploi dans le secteur des titres-services. Si l’on tient compte en outre des emplois win-win, plus de 60% de la croissance de l’emploi sont liés à des emplois hautement subsidiés, à savoir des emplois dont 2/3 environ du coût total sont pris en charge par les finances publiques.Le croissance globale de l’emploi profite aussi bien à l’emploi salarié qu’à l’emploi indépendant.
Poursuivant des tendances de long terme, l’emploi a continué à baisser dans les secteurs agricole et industriel mais a augmenté dans les secteurs de la construction et des services.Les données publiées par l’ONSS permettent de mettre en évidence quatre évolutions marquantes pour c e qui est de l’emploi salarié :
• une évolution beaucoup plus rapide de l’emploi féminin (taux de croissance 6 fois plus important que celui de l’emploi masculin)
• une très forte progression (presque 1/3 en plus) de l’emploi des plus de 50 ans, cette croissance résultant bien plus des évolutions
• sociodémographiques tendancielles que de la mise en oeuvre du pacte des générations
• une baisse du nombre de fonctionnaires (nommés), qui renvoie au débat sur le financement des pensions du secteur public (une
• observation semblable peut-être faite pour les fonctionnaires des administrations locales dépendant de l’ONSS-APL)
• une nouvelle progression de l’emploi à temps partiel (¼ en plus), contre une quasi-stagnation de l’emploi à temps plein.
L’emploi total ONSS comme l’emploi total en équivalents temps plein ont certes « rattrapé » le recul important suite à la crise de 2008-2009 mais en ce début 2011 ces deux indicateurs se situent à peine au même niveau que les maxima respectifs atteints avant la crise. Il a donc fallu attendre le début 2011 pour « effacer » les effets de la crise. Au niveau wallon, la croissance de l’emploi a été de 72.000 unités entre début 2005 et début 2011. Trois constats :
• une croissance relativement importante du nombre de wallons occupés à l’étranger (près de 60.000 wallons travaillent désormais à l’étranger)
• une augmentation de l’emploi indépendant en retrait par rapport à l’évolution constatée au niveau national (+ 1,1% contre +5,5%) ; il s’agit là d’une faiblesse de l’économie wallonne
• on peut estimer que, tout comme au niveau national, plus de 60% de la croissance de l’emploi en Wallonie sont liés à des emplois hautement subsidiés (emplois titres-services et win-win).
On terminera par rappeler que les perspectives en matière d’emploi se dégradent depuis le début de l’année, tout en restant positives. Cette dégradation est intervenue avant la nouvelle crise financière et boursière qui a éclaté en ce début août.
Le lecteur intéressé trouvera plus de détails, des tableaux et des graphiques dans la note jointe.