ll y a au moins deux manières d’esquisser ce que pourrait être la
protection sociale dans une société d’alter-croissance.
La première serait de s’inspirer des travaux de modélisation macroéconomique tels ceux faits par le Bureau fédéral du Plan. Certes, deux chercheurs au moins — Peter Victor et Tim Jackson – ont ici ouvert la voie. Mais ils n’ont fait que la débroussailler. De toute manière ce type de travaux ne donne jamais comme conclusions que ce qu’on a injecté dans le modèle.
L’autre approche vise à construire un projet à la rencontre de deux courants de pensées.
Un premier courant, qui a pris son essor à partir du milieu du XIXème siècle, s’interroge sur la protection sociale au sens large : sécurité sociale, assistance, lutte contre la pauvreté, les exclusions et les inégalités.
Un second courant de pensées, plus récent, est passé de la prise de conscience environnementale à la volonté de « redéfinir la prospérité », en passant par la critique de la croissance et de ses dégâts, sociaux et écologiques.
Le texte joint ambitionne de jeter des ponts entre ces deux ordres de préoccupations.
Il propose également 11 propositions pour une protection sociale renouvelée dans une société d’alter-croissance (voir pp. 9 à 11).
Philippe Defeyt