Beaucoup de ménages ont l’impression que le passage à l’EURO a « renchéri le coût de la vie ». La dernière étude de Ph. Defeyt pour l’Institut pour un Développement Durable essaie d’y voir clair.
Cette étude constate d’abord que cette perception est généralisée. Depuis le début 2002 (date du passage à l’EURO), les enquêtes font effectivement ressortir que les ménages surestiment l’inflation. Il est évidemment difficile, 4 ans après, de comprendre ce qui s’est vraiment passé depuis lors dans les représentations des consommateurs. Mais un examen attentif des évolutions des prix en 2001 et 2002 permet de repérer :
* une très forte augmentation des prix des produits pétroliers,suivie d’une stabilisation de ceux-ci à un niveau historiquement très élevé, au cours de la période précédant le passage à l’EURO;
* une forte augmentation, qui s’est révélée structurelle et non saisonnière, des prix des fruits et légumes au cours du printemps et de l’été 2001 ;
* une augmentation relativement importante des prix dans le secteur des cafés et restaurants au cours de la période , avec un pic dans les mois juste avant et juste après le passage à l’EURO.
Le caractère symbolique et sensible de ces produits peut renforcer l’hypothèse que les évolutions de leur prix ont joué un rôle pour construire une perception durable auprès des consommateurs que le passage à l’EURO a contribué à « renchérir le coût de la vie », d’autant plus que l’on n’assiste pas, au cours de cette même période, à des baisses de prix significatives.
Enfin, la hausse des loyers au cours de cette même période, pour laquelle malheureusement les données de l’indice des prix à la consommation ne sont pas fiables, mais qui est attestée par ailleurs, n’a pu que renforcer cette perception, en tout cas auprès des locataires.