Le bilan Rio+20 est globalement au mieux insuffisant, au pire (très) inquiétant. De récents et nombreux rapports suscitent une inquiétude justifiée. Alors que de nombreuses problématiques sociales ‘aggravent ou sont loin d’être résolues, le risque environnemental semble avoir été sous-estimé, dans son importance et dans sa rapidité à produire ses effets, le tout dans un contexte de crise où la durabilité économique et financière de notre système aussi est menacée.
Dans cette perspective, la dernière étude de l’ Institut pour un Développement Durable présente et commente brièvement quelques indicateurs pour la Belgique. On y a privilégié la production de séries les plus longues possibles pour mesurer le mieux possible contraintes et progrès éventuels.
- Des indicateurs de contexte :
- la population totale
- a taille moyenne des ménages
- le revenu national brut par tête
- le pouvoir d’achat énergétique
- Des indicateurs de l’empreinte écologique :
- la consommation énergétique des ménages (à domicile)
- la mobilité routière
- les déchets d’emballages ménagers
- l’empreinte du secteur résidentiel
- la consommation de viande bovine
- Un indicateur social : le taux de chômage
Quelles sont les principales évolutions constatées ?
- la population belge continue d’augmenter et la taille moyenne des ménages de baisser ; à comportements inchangés, l’empreinte écologique est donc poussée à la hausse
- le taux de croissance tendanciel du revenu national brut par habitant décline depuis le début des années 90
- le pouvoir d’achat énergétique des ménages décline lui aussi, mais à partir de 2005 la consommation énergétique des ménages est donc fort logiquement orientée à la baisse depuis la même date et est aujourd’hui inférieure à ce qu’elle était lors des accords de Rio
- le nombre de km parcourus par les voitures continue d’augmenter : la stabilisation du kilométrage moyen par voiture a été plus que « compensée » par une hausse tendancielle du parc de voitures
- la production totale de déchets d’emballages ménagers continue d’augmenter, malgré une stagnation de la production par habitant
- la surface du territoire occupée par le résidentiel continue d’augmenter
- la consommation de viande bovine, responsable d’une importante production de gaz à effet de serre, est en retrait depuis 2001
- enfin, le taux de chômage fluctue depuis une trentaine d’années autour de 10-11%.
L’image globale qui se dégage de l’évolution de ces différents indicateurs est peu encourageante : les progrès sont rares et, en tout état de cause, insuffisants par rapport à l’ampleur des défis.
Qui plus est, on peut penser que certains progrès sont moins le résultat d’une réelle prise de conscience que de la dégradation du pouvoir d’achat énergétique