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Financement de la sécurité sociale: quelques observations et réflexions

mardi, juin 15th, 2010

Au-delà d’un certain niveau de réduction du coût salarial n’y a-t-il pas « concurrence » entre deux objectifs également prisés par les partis politiques : la création d’emplois (durables) et le financement de la sécurité sociale ?

Cette interrogation trouve son origine dans trois faits récents :

1° Une récente étude flamande qui rappelle le coût élevé des créations
d’emplois via les titres-services.

2° La décision d’une commune wallonne de remplacer 8 agents PTP (Programmes de Transition Professionnelle) par 16 agents Win-Win. Il y a certes ici création nette d’emplois, mais au détriment des finances de la sécurité sociale puisque les Win-Win bénéficient d’une double aide : activation salariale et cotisations sociales réduites de 1.000 €/mois.

3° Un récent article de presse faisant état de ce que 5 gardiens de la paix perdaient leur emploi. « P. W., 43 ans, a appris qu’elle ne faisait plus partie du service des Gardiens de la Paix de Huy. Motif :
elle travaille depuis plus de 5 ans et ne peut plus bénéficier des subsides octroyés par l’État. 4 autres de ses collègues vont être dans la même situation. Ils sont en colère et soli­daires. Ils pensaient avoir un boulot stable et utile, leur rêve vient de s’écrouler. Sur les 16 travailleurs que compte le service des Gardiens de la Paix, 13 dépendent de subsides “Activa” octroyés par l’Etat fédéral. Après 5 ans d’ancienneté, le travailleur n’a plus droit à ces sub­sides. Raison pour laquelle P. W. a reçu un coup de fil du service du personnel de la ville de Huy, lui annonçant qu’elle perdait son job. »

Dans ce contexte, la dernière étude de l’Institut pour un Développement Durable se concentre sur l’évolution macroéconomique des cotisations sociales patronales en lien avec les créations d’emplois et élargit l’analyse au développement des systèmes de protection sociale privée.

Deux conclusions essentielles ressortent de cette étude :

1. Depuis 2002, les recettes nettes de sécurité sociale (cotisations patronales) par travailleur et par an ont baissé d’environ 360 €. Cette baisse n’a pas été compensée par une augmentation suffisante de l’emploi salarié pour assurer un financement en phase avec l’évolution des dépenses de sécurité sociale. On peut a minima émettre l’hypothèse que les créations d’emplois ne permettent plus
de garantir un financement suffisant de la sécurité sociale.

2. Par ailleurs, le handicap compétitif supposé du coût salarial n’a pas empêché les employeurs de développer, en termes absolus et en termes relatifs, des systèmes de protection sociale privée, dont on sait qu’ils sont moins équitables, parce que répartis de manière inégale entre secteurs et entre catégories de travailleurs. A la lecture des évolutions des composantes du coût salarial, on ne peut s’empêcher de penser que, pour partie au moins, le développement de systèmes de protection sociale privée a été financé par des aides publiques qui ont pour première préoccupation de soutenir l’emploi.

Dans un contexte de nécessaire rigueur budgétaire, une remise à plat des aides à l’emploi (réductions structurelles des cotisations sociales patronales et subsides à l’emploi financés par la sécurité sociale ou la fiscalité) s’impose à l’évidence. A la lumière de ces résultats, il faudra peut-être s’interroger aussi sur les calculs en matière de norme de croissance des salaires.

Philippe Defeyt

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Une méthode d’analyse de causes et essai d’application à la déforestation tropicale

dimanche, mai 2nd, 2010

Par Jean-Paul Ledant

Une approche d’analyse des causes de processus indésirables et complexes est proposée et appliquée à la déforestation tropicale. La méthode combine l’analyse systémique et la technique de l’arbre à problèmes. La première étape consiste en une analyse large des liens de causalité, y compris les rétroactions, sans jugement de valeur. La seconde étape consiste à sélectionner explicitement les causes problématiques et à rendre les relations linéaires, de manière à aboutir à un arbre à problèmes, base pour dégager des objectifs et stratégies de réponse. La déforestation tropicale est ainsi analysée, 37 causes sont identifiées, réduites à 32 problèmes, donnant lieu à 14 objectifs potentiels, la plupart externes au secteur forestier. Cette approche aide à distinguer explicitement les causes à combattre des autres.

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Eclairer le débat sur les pensions : une urgence!

mercredi, avril 28th, 2010

Le débat sur les pensions est incontestablement le débat socioéconomique phare de l’année 2010. Comme d’autres débats, il faut l’alimenter de données pertinentes. Or, à cet égard, on doit bien constater que toutes les données ne sont pas exploitées ou connues et que certaines évolutions sont plus rapides qu’on ne l’estime en général.
Sans prétendre faire le tour des informations disponibles, cette note a pour ambition de présenter et commenter quelques données et évolutions moins connues pour préparer au mieux les décisions qu’il faudra bien prendre. Voici les principales informations et conclusions contenues dans cette note.
1. La pension moyenne, si on tient compte des avantages extra-légaux et des cumuls non enregistrés par ailleurs, est aujourd’hui d’environ 1.200 €/mois (plus donc que le montant de 1.000 €/mois que beaucoup ont en tête). Le pouvoir d’achat de la pension moyenne a augmenté tendanciellement d’un pourcent par an depuis 1990.
2. Le montant moyen ne dit pas tout bien sûr. Il y a de grandes inégalités en matière de pensions (entre hommes et femmes, entre pensionnés du secteur public et les autres…). Environ 20% des pensionnés sont sous le seuil de pauvreté (plus de femmes que d’hommes, proportionnellement plus de pensionnés isolés que des ménages). La problématique des inégalités devrait prendre le pas sur le question de la pension moyenne.
3. Le temps de travail est mal distribué sur le cycle de vie. Un individu représentatif du comportement moyen consacre au travail – entre 18 et 75 ans – 11,0% de son temps total et 17,4% de son temps hors sommeil. Mais près de 85% du travail total est assuré par les 25-55 ans. Les 25-39 ans et les 40-55 ans consacrent donc proportionnellement beaucoup plus de leur temps au travail que les plus jeunes et les plus âgés.
4. Des tendances favorables apparaissent clairement sur le marché du travail des 55-65 ans : l’âge moyen de retrait de la vie active se situe désormais au niveau de la moyenne européenne (plus de 61 ans), le taux d’emploi des séniors est proche de 35%, venant de 22% en 1997… Ces évolutions n’ont pas grand chose à voir avec le pacte des générations : elles résultent pour l’essentiel de dynamiques sociodémographiques à l’oeuvre depuis longtemps.
5. Dans les années à venir, le vieillissement démographique ne sera pas d’un grand secours pour réduire le chômage. L’augmentation tendancielle de l’offre de travail – exprimée en heures de travail – des 55-64 ans suffira à faire correspondre la croissance de l’offre de travail (exprimée en heures) avec celle de la demande jusqu’en 2020 environ, sans pour autant faire travailler tous les travailleurs âgés jusqu’à 65 ans et en tenant compte de la plus grande proportion de travailleurs à temps partiel. Ces évolutions annoncent donc le maintien d’un chômage massif pour de nombreuses années encore.
6. Les évolutions et perspectives sur le marché du travail laissent supposer que la question des périodes assimilées (principalement en matière de chômage) et des périodes non ou insuffisamment assimilées (principalement en matière de prestations réduites) restera centrale dans la dynamique des pensions (en particulier en ce qui concerne les évolutions de la pension moyenne et des écarts entre les pensions des hommes et des femmes).
7. D’autres questions sont peu abordées. On pense en particulier à la question du mode de calcul de la pension et/ou des mécanismes fiscaux « correctifs » (éventuels) en fonction de la composition des ménages et des revenus.
8. Pour éclairer les décisions en prendre en matière de pensions, il importe
– de clarifier les champs d’analyse (parle-t-on des pensionnés en général ou des plus de 65 ans, des seules pensions publiques ou de l’ensemble des revenus des pensionnés, des personnes ou des ménages, etc. ?) ;
– mobiliser et exploiter plus et mieux les informations existantes ;
– suivre plus attentivement les dynamiques rapides qui se déploient sur le marché du travail des plus des 55 ans et essayer de les imaginer pour les années à venir (vont-elles se stabiliser, s’accélérer ou ralentir ? faut-il les encourager ou les décourager ?) ; par exemple : on constate une augmentation rapide de la proportion des 55-64 ans qui travaillent à temps partiel (les séniors sont aujourd’hui plus de 30% à travailler à temps partiel contre 23% dans l’ensemble de la population au travail) ; cette tendance va-t-elle se maintenir ? doit-elle être encouragée et, si oui, comment ?

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Pourquoi le chômage n’augmente-t-il pas plus ?

jeudi, avril 8th, 2010

Au vu de l’ampleur de la crise (PIB en recul de 3,1% en 2009), beaucoup craignaient le pire en matière de chômage. Les données officielles communiquées mensuellement par l’ONEM semblent pourtant ne pas justifier ces craintes (environ 30.000 chômeurs en plus à un an d’écart).

Mais le chômage évolue plus que ce qu’indiquent les données « officielles » de l’ONEM. L’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi inoccupés (= définition du Bureau fédéral du Plan) est d’environ 20.000 unités supérieure à celle donnée par l’ONEM. Il semble aussi que l’évolution du chômage serait quelque peu gonflée encore si on devait ajouter les demandeurs d’emploi issus des CPAS et non répertoriés en tant que tels.

Malgré tout, même dans sa définition large, le chômage évolue moins que ce qu’on pouvait craindre. Deux explications à cela :

1. Un emploi qui résiste mieux que prévu.

2. Une évolution très faible de la population active (c’est-à -dire ceux qui se présentent sur le marché du travail).

Si l’emploi résiste mieux que prévu c’est grâce à :
– l’importance du recours au chômage partiel ;
Рla progression des emplois li̩s aux titres-services, surtout en 2009 ;
– l’évolution rapide (en termes absolus et en termes relatifs) des emplois à temps partiel,expliquée principalement par la progression des titres-services et des personnes recourant au crédit-temps (réduction des prestations).

Ce serait surtout l’augmentation de la population estudiantine dans l’enseignement supérieur qui expliquerait (en bonne partie) la faible croissance de la population active entre 2008 et 2010. Celle-ci est aussi contenue par la progression marquée des « congés thématiques »,c’est-à -dire des travailleurs qui quittent totalement ou partiellement le marché du travail pour des raisons familiales.

Il n’en demeure pas moins que la Belgique enregistrera en 2010 un chômage global de l’ordre de 700.000 unités, sans tenir compte du chômage partiel et des demandeurs d’emplois issus des CPAS mais non répertoriés comme tels. Et le chômage devrait encore augmenter en 2011.

Ces évolutions sont détaillées dans la première note jointe en annexe.

La seconde note se penche brièvement sur les demandeurs d’emploi issus des CPAS wallons. La principale conclusion de cette note : Une prise en compte incomplète des demandeurs d’emploi issus des CPAS conduit à sous-estimer l’ampleur du chômage en Wallonie.

Philippe Defeyt

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En ce début 2010, quelques surprises macroéconomiques…

mercredi, janvier 6th, 2010

Regarder dans le rétroviseur à l’aube d’une nouvelle décennie n’a rien de très original. Le faire sur une plus longue période l’est un peu plus.

C’est ce qu’a fait l’Institut pour un Développement Durable pour sa première contribution au débat public de l’année 2010.

Six variables macroéconomiques centrales ont été choisies et leur évolution traquée depuis 1970 : le revenu national par tête, l’emploi, les heures de travail (masse globale), le temps de travail moyen, le PIB et le chômage.

Il découle de cette analyse quelques surprises…

Si le revenu national par tête a plus que doublé depuis 1970, il est orienté à la baisse depuis 2007. La baisse cumulée depuis 2007 – 5% – est très largement supérieure aux autres reculs observés depuis 1970.

Cet indicateur devrait croître à nouveau en 2011. Mais il faudra deux à trois ans ans de bonne conjoncture simplement pour revenir au niveau de 2007 !

Ainsi illustrée, la crise paraît plus profonde et plus longue que quand on se sert du seul indicateur d’activité (le PIB).

Si le nombre d’emplois a augmenté de 17% environ depuis 1970, le nombre total d’heures de travail effectuées par cette force de travail est toujours inférieur à ce qui était observé en 1970 (5% en moins en 2010 par rapport à 1970).

Il découle logiquement de l’observation précédente que le temps de travail moyen, exprimé en heures de travail par an, a fortement diminué depuis 1970. Cependant, la quasi totalité de cette baisse a été acquise avant 1990 ; depuis lors, autre surprise, le temps de travail moyen n’a quasiment plus bougé malgré l’augmentation du travail a temps partiel !

Comme sur la même période on observe un plus que doublement de la production intérieure (telle que mesurée par le PIB), il est évident que le contenu en heures de travail de l’activité économique a fortement chuté (-60% environ entre 1970 et 2010). C’est donc – sur le long terme – la réduction tendancielle du temps de travail qui a permis de créer des emplois, non la croissance.

Les évolutions positives en matière d’emploi n’ont pas suffi pour contenir ce qui apparaît être une irrésistible montée du chômage. En effet, on observe sur la période 1970 – 2010 une augmentation de la population active d’environ 1.300.000 personnes alors que l’emploi disponible n’augmente que d’environ 650.000 unités, soit la moitié seulement de ce qu’il aurait fallu pour « occuper » tout le monde.

Le chômage est donc devenu structurel et tendanciellement croissant dès la fin des années 70.

Le nombre de chômeurs (définition Bureau fédéral du Plan) devrait en 2010 atteindre – avec plus de 750.000 unités – son maximum historique sur la période considérée. Le taux de chômage – 14,6% en 2010 – serait lui aussi à son maximum historique.

Surprise ? Pas vraiment, mais tout le monde a-t-il bien conscience de ce triste record ?

* * *

Il ne rentre pas dans l’ambition de cette analyse de « faire des projections ». Trois commentaires néanmoins :

1) il semble que – par comparaison historique – on minimise l’ampleur de la « crise » ; il faudra, par exemple, au moins deux ans de bonne conjoncture à partir de 2010 pour que le revenu national par tête retrouve son niveau de 2007 ;

2)la stabilisation du contenu de la croissance en heures de travail observée au cours des dernières années – ce qui est positif pour l’emploi – pourrait ne pas durer ;

3)rien n’indique qu’une solution pourra être trouvée dans un délai socialement acceptable au chômage de masse qui est celui observé aujourd’hui.

Lire l’étude complète au format word ou au format pdf

La difficile insertion des jeunes wallons : constats et pistes d’action

mercredi, août 26th, 2009

Par Philippe Defeyt.

La dégradation conjoncturelle et l’augmentation du nombre de jeunes de 18 à 24 ans actifs font que le chômage des jeunes est appelé à augmenter pour retrouver, entre 2010 et 2013, des niveaux supérieurs à 60.000 unités en moyennes annuelles.

Mais, au-delà des fluctuations conjoncturelles, le nombre de jeunes chômeurs est et demeure scandaleusement élevé.

La dernière étude de l’Institut pour un Développement Durable, intitulée : « La difficile insertion des jeunes wallons : constats et pistes d’action« , poursuit deux objectifs :

  • éclairer les décideurs sur les principales caractéristiques et évolutions du marché du travail des moins de 25 ans et des caractéristiques de cette population qui pourrait être une des victimes de la crise économique ;
  • évoquer des propositions et pistes pour élargir le champ des possibles pour mieux réussir une intégration globale (donc pas seulement une intégration (socio)professionnelle) des jeunes dans leur vie et dans la société wallonne.

Dans ses conclusions, l’auteur plaide pour à la fois 1° renforcer, avec plus d’efficacité et plus d’efficience, l’insertion (socio)professionnelle des jeunes et 2° inscrire celle-ci dans une politique, plus globale, d’insertion citoyenne.

L’étude commence par une synthèse de 3 pages.

Vous trouverez ci-contre (sous deux formats : WORD et PDF) le texte de l’étude et une annexe libre (fichier Excel).
Pour accéder au ficher désiré cliquez dans la ligne précédente sur « WORD », « PDF » ou « annexe ».

12.700 jeunes de moins de 25 ans dans les CPAS wallons

mardi, juin 2nd, 2009

Une étude précédente de l’Institut pour un Développement Durable avait rappelé que près d’un tiers des bénéficiaires du droit à l’intégration sociale (DIS) en Wallonie avaient moins de 25 ans. Dans la foulée de cette analyse, l’étude de l’Institut pour un Développement Durable examine plus avant les données disponibles relatives aux jeunes de moins de 25 ans.

Voici pour la Wallonie, les principales observations que nous pouvons
faire à partir des données rassemblées à ce jour :

  1. il y a 12.700 jeunes de moins de 25 ans dans les CPAS wallons ;
  2. les jeunes représentent quasiment un tiers du nombre de bénéficiaires du Droit à l’intégration spéciale ;
  3. 4,1% des 18-24 ans sont bénéficiaires du DIS, soit 1 jeune sur 25 ;
  4. près de 40% des jeunes bénéficiaires du Droit à l’intégration sociale sont (re)mis aux études ;
  5. la voie de l’insertion par le travail est peu fréquente pour les moins de 25 ans (6,1%);

Entre 2002/2003 et 2007/2008, deux évolutions sont marquantes :

  1. le nombre de jeunes bénéficiaires du DIS a augmenté 4 fois plus que le nombre de bénéficiaires de 25-64 ans (+26,2% contre +5,5%)
  2. le nombre de jeunes (re)mis aux études a augmenté 4 fois plus vite que le nombre de jeunes bénéficiaires du DIS (+100,8%, soit un doublement, contre +26,2%) ;
  3. la proportion de jeunes qui sont (re)mis aux études varie très fort d’une commune à l’autre (de 0% à plus de 70%).

Comme nous le soulignons notamment dans le titre de cette étude, il s’agit ici de premières données et observations, qu’il faudra prolonger. De celles-ci nous retirons une question qui nous semble centrale :
qu’est-ce qui explique de telles divergences entre les CPAS en matière de (re)mise aux études de jeunes bénéficiaires du DIS ?

L’importance — absolue et relative — du nombre de jeunes bénéficiaires du DIS devrait interpeller les responsables locaux et régionaux. Cela doit nous inciter à nous interroger sur les causes qui expliquent que plus de 4% des jeunes sont amenés à recourir aux CPAS et dés lors s’inquiéter de l’insuffisance — quantitative et qualitative — des dispositifs spécifiques mis en place pour leur accompagnement.

Il nous semble également que nous devrions investiguer plus avant — mais les données collectées par le SPP Intégration sociale ne le permettent pas — des questions portant sur la réussite aux études :

  1. les jeunes soutenus par les CPAS ont-ils – toutes choses égales par ailleurs – des taux de réussite différents de ceux de l’ensemble des étudiants ?
  2. La nature et la longueur des études suivies dans le cadre du DIS sont-elles différentes que dans d’autres cadres (ne cantonne-t-on pas, du moins dans certains CPAS, les jeunes dans certaines
    filières ?) ;
  3. les CPAS contribuent-ils à l’accès aux études et à leur démocratisation et, si oui, comment ?
  4. existe-il d’autres formations proposées aux jeunes et dans quelle mesure permettront-elles aux jeunes de qualifier leur parcours de réussite ?

Vous trouverez en annexe l’étude complète (précédée d’une synthèse), sous deux formats (WORD et PDF).

A votre disposition pour tout complément d’information.

Bien à vous.

Philippe DEFEYT (0476/906.365)
Olivier HISSETTE (0475/751.115)

Distribution et redistribution des revenus : Indicateurs pour la Belgique – 1985-2008

mardi, février 24th, 2009

Par Philippe Defeyt

Depuis 2007, de nombreuses analyses, scientifiques et autres, ont été consacrées à l’évolution du pouvoir d’achat et à des problématiques liées (prix de l’énergie, (re)distribution des revenus, cherté des loyers…). Les polémiques n’ont pas manqué non plus…, à la fois sur l’appréciation des réalités (tout le monde a-t-il perdu du pouvoir d’achat ? et si oui, dans de mêmes proportions ?) et sur les moyens de répondre à la « crise » du pouvoir d’achat. De même, la situation particulière des ménages précaires a fait l’objet d’une grande attention dans la mesure où, au cours des dernières années, ils ont subi de plein fouet des hausses de prix de produits qui comptent plus lourdement dans leur structure de consommation (loyers, énergie et produits alimentaires de base).

Alors que nous sommes entrés dans ce qui semble être la récession la plus grave depuis celle qui a suivi le krach boursier de 1929, récession dont les conséquences sur les revenus et le pouvoir d’achat sont encore incertaines, la présente note propose une mise en perspective plus fouillée, plus décalée et sur un terme plus long que ce que proposent beaucoup d’analyses, parfois un peu sommaires, qui nous sont servies régulièrement.

Les séries statistiques proposées ci-après démarrent en 1985. Pourquoi cette date ? Parce que c’est vers le milieu des années 80 que se mettent en place diverses politiques (le Marché unique, les Arrêtés Monory – De Clercq, les premières baisses de l’IPP…) qui vont façonner de manière structurelle les évolutions en matière de revenus, d’autant plus qu’elles vont être suivies par d’autres de même inspiration (Traité de Maastricht, Traité créant l’OMC…). Par ailleurs, les mesures très volontaristes prises jusqu’au début des années 80 en matière d’allocations sociales ne sont plus de mise au cours de la période qui suit. C’est aussi une période où les prix énergétiques vont baisser en termes relatifs de plus de 50% et puis augmenter à partir de la seconde moitié des années 90.

Les indicateurs proposés dans la note jointe (sous deux formats : WORD et PDF) ne peuvent prétendre faire le tour de la question des inégalités et évolutions en matière de distribution et de redistribution des revenus. Mais ils peuvent contribuer à (re)définir une politique de (re)distribution des revenus et à proposer des objectifs quantifiés.

On rappellera d’abord que trois niveaux d’analyse et, le cas échéant, d’action sont à prendre en considération :

    Le partage de la valeur ajoutée. On notera à cet égard que certains auteurs estiment que la « déformation du partage du revenu au détriment des salariés » constitue peut-être une des circonstances qui ont favorisé le déclenchement de la crise en ce que cette déformation a, parmi d’autres facteurs, poussé l’endettement de nombreux ménages.

    Le partage des revenus primaires des ménages. Il faut ici considérer à la fois les différents types de revenus et le partage à l’intérieur de chaque type de revenus. Les données dont on dispose ne permettent pas de dire comment a évolué la distribution des revenus de la propriété. Par contre, on peut observer que lesrevenus salariaux sont plus inégalement distribués qu’il y a une vingtaine d’années. Globalement, sur la période considérée, la masse salariale augmente plus vite, contrairement à une impression largement partagée, que l’ensemble des revenus de la propriété. Au sein des revenus de la propriété qui échoient aux ménages, la part des intérêts décroît au bénéfice de la part des dividendes qui elle augmente.

    La redistribution des revenus. Celle-ci influence à la fois l’écart entre les différents niveaux de revenus et la capacité de financement des consommations collectives. Au total la tension entre le 1er et le 4ème quartile a augmenté, même si on exclut les revenus de la propriété. La part de la consom-mation dite collective dans le total de la consommation des ménages a augmenté au cours de la période considérée ; la préférence collective pour doper les soins de santé explique une bonne partie de cette évolution. Facialement, les revenus de la propriété subissent moins de prélèvements obligatoires que les salaires.

On notera encore que, sur la période 1985-2008, le pouvoir d’achat moyen par tête a augmenté d’environ 30%, l’essentiel de cette augmentation ayant été acquise avant l’an 2000. Le pouvoir d’achat des ménages précaires – représentés dans l’analyse ci-dessus par les ménages locataires qui se chauffent au mazout et dont les revenus sont proches du RI – ont vu leur pouvoir d’achat augmenter d’environ 20% sur cette même période. Cependant, le pouvoir d’achat des ménages précaires est en recul d’environ 10% entre 2002 et 2008. Il a probablement reculé plus pour ceux qui sont locataires dans un logement privé.

Il appartient à chaque lecteur de tirer des conclusions normatives de ces constats. En ce qui me concerne je suis tenté de proposer la « règle des 10% ». En effet, environ 10% c’est à la fois :*

    le pourcentage dont il faudrait augmenter les revenus en bas de l’échelle des revenus pour revenir à une redistribution des revenus telle qu’observée il y a une vingtaine d’années ;

    le pourcentage dont il faudrait augmenter le salaire minimum garanti pour ramener son évolution tendancielle au niveau de celle des salaires conventionnels ;

    le pourcentage dont il faudrait augmenter les revenus les plus faibles pour ramener l’évolution de leur pouvoir d’achat au niveau de celle du pouvoir d’achat moyen par tête.

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Pour une réduction conjointe des « empreintes » carbone et azote

mardi, février 17th, 2009

Un nouvel article de Jean-Paul Ledant

La question climatique a largement attiré l’attention du public sur les perturbations du cycle du carbone. En revanche les dysfonctionnements liés à l’azote restent davantage ignorés. L’objet de ce texte est de susciter une vision synthétique et couplée de ces deux problématiques, car elles sont reliées entre elles et jouent ensemble un rôle prépondérant dans les altérations de notre environnement. Après avoir présenté ces relations et leurs conséquences, cet article explore quelques pistes de réponse, tout en mettant l’accent sur la composante azotée car elle est la plus négligée.
Lire l’article

L’évolution du pouvoir d’achat des salaires en 2008

lundi, janvier 5th, 2009

L’année 2008 a été exceptionnelle en ce qui concerne l’évolution des salaires. Par exemple, dans le secteur public ce ne sont pas moins de trois indexations du salaire brut qui sont intervenues.

Tenant compte de l’évolution des prix et du barème du précompte professionnel en cours d’année 2008 et de l’application de diverses mesures de soutien aux bas revenus, l’évolution du pouvoir d’achat s’est révélée – au cours de l’année 2008 – véritablement atypique :
 une baisse du pouvoir d’achat jusqu’au milieu de l’année (- 1% environ entre janvier et la mi-2008 pour, par exemple, les travailleurs du secteur public) ;
 une remontée très sensible du pouvoir d’achat à partir de la moitié de l’année, de telle sorte que beaucoup de travailleurs se retrouvent, fin 2008, avec un pouvoir d’achat – hors toute augmentation barémique ou conventionnelle – significativement supérieur à celui du début de l’année (+ 2,4% de pouvoir d’achat, par exemple, pour un travailleur du secteur public avec un salaire de 2.000 € bruts par mois et isolé sur le plan fiscal).

Tenant compte de divers facteurs (certains salariés bénéficient d’une indexation en début d’année, les barèmes du précompte professionnels sont indexés en ce début d’année…), on peut estimer que la plupart des travailleurs disposeront – en janvier 2009 – d’un pouvoir d’achat d’environ 3% plus élevé qu’en janvier 2008.

Mais, même s’il est bienvenu, ce gain de pouvoir d’achat n’effacera pas nécessairement entièrement les pertes de pouvoir d’achat antérieures ni ne compensera les pertes de pouvoir d’achat que subissent les travailleurs perdant leur emploi ou une partie de leur revenus (par exemple suite à du chômage économique ou à une suppression des heures supplémentaires).

CLIQUEZ ICI POUR VOIR L’ETUDE COMPLETE