L’INS a publié sur son site, le 15 mars 2010, une étude intitulée : « Inégalité de revenu d’après le coefficient de Gini ». Son sous-titre : « Evolution de l’inégalité de revenu avant et après impôts en Belgique, d’après le coefficient de Gini sur base de données fiscales ».
Cette étude de l’INS conclut à une « inégalité de revenus de plus en plus forte en Belgique. En 10 ans, de 1997 à 2007, l’inégalité de revenus avant impôts aurait augmenté de 16% et de 22% pour l’inégalité après impôts. L’inégalité de revenus est la plus faible en Flandre et la plus forte dans la Région de Bruxelles-Capitale.
Comment expliquer cette évolution ?
Il y a d’abord une incontestable croissance des inégalités. D’autres études l’ont montré. Cependant aucune étude n’indique une croissance aussi importante, en tout cas pour la Belgique.
L’explication réside ailleurs : cette augmentation du coefficient de Gini est surtout expliquée par deux biais statistiques. Le premier est un enrôlement plus massif, au cours des dernières années en particulier, de contribuables (à petits revenus) qui ne l’étaient pas jusqu’à alors. Si cela est vérifié, il est évident que, toutes choses égales par ailleurs, cela augmente l’inégalité telle que mesurée par le coefficient de Gini.
Le second biais statistique découle de l’augmentation du nombre d’UC (unités de consommation) liée aux évolutions sociodémographiques et non pas à celles des revenus : plus de personnes isolées et plus de personnes qui remplissent une déclaration pour eux-mêmes uniquement.
Vous trouverez plus d’informations et éléments d’analyse dans la note jointe.
Philippe Defeyt